Pour sa communication, Philippe Corcuff (Institut d’Études Politiques, Lyon) reprend le propos qu’il développe dans son ouvrage La grande confusion : Comment l’extrême-droite gagne la bataille des idées ? (Éditions Textuel, 2020) et l’applique aux questions mémorielles. Il se base sur des questions d’épistémologie, d’éthique et de théorie politique. Il définit trois termes clés de son intervention : tout d’abord, l’ultraconservatisme, qui s’illustre par un mélange idéologique de xénophobie, de sexisme et d’homophobie dans un cadre nationaliste fantasmant une nation homogène – on peut citer parmi les ultraconservateurs Éric Zemmour ou Alain Soral. La notion de confusionnisme, quant à elle, résulte des interférences entre des postures et des thèmes propres à l’extrême-droite, la droite, le centre, la gauche modérée, etc. Le confusionnisme s’illustre par des schémas complotistes et se développe suite à la crise de la notion de gauche : le clivage gauche-droite reculant, le confusionnisme contribue à l’extrême-droitisation. Enfin, l’identitarisme, comme son nom l’indique, consiste à réduire les individus à une seule identité, on parle aussi de pathologie de l’identité. Philippe Corcuff insiste alors sur le fait que les pensées critiques, y compris résultant de processus mémoriels, ont le devoir particulier de clarifier leurs positions face à l’hypercriticisme conspirationniste. Dans le cadre du traitement critique des questions mémorielles, il est ainsi important de mettre à l’écart le relativisme et d’assurer les appuis éthiques et politiques de la démarche scientifique.
Philippe Corcuff. Quand la dynamique de l’hypercriticisme d’extrême droite et les dérèglements confusionnistes qui la facilitent obligent la critique sociale structurelle à horizon émancipateur à une introspection
Cette notice fait partie du dossier: Dossier spécial en ligne. Pensées critiques et enjeux mémoriels
Paru le : 15.04.2024