Bidonvilles de la région Au-R-A. Quelles traces dans le paysage mémoriel ?

Cette notice fait partie du dossier: N°18. Mémoires hors les murs / Memories in-situ
Olivier ChavanonUniversité Savoie Mont Blanc /CERDAF EA 4143
Paru le : 05.02.2024

The Auvergne-Rhône-Alpes region was crossed by important migratory flows until the 1970s. The increase of the number of migrants in this territory took place in a context marked by a shortage of available housing. Most of them settled informally in shanty towns that marked the urban landscape for fifty years. However, today they are erased from the topography and are considered as “non-places of memory”.

Keywords: migrants, non-places of memory, shanty town, urban landscape.*

 

La grande région Auvergne-Rhône- Alpes a été traversée par d’importants flux migratoires entre la fin du XIXe siècle et les années 1970, du fait notamment des besoins en main-d’œuvre issus de ses principaux pôles industriels. A titre d’exemple, citons quelques secteurs comme les mines (Saint-Etienne), la verrerie (vallée du Giers), le textile (Lyon), les cimenteries (Grenoble), la sidérurgie ou la métallurgie (Givors, Roche-la-Molière…), la chimie (couloir rhodanien, Clermont-Ferrand…), la plasturgie (Oyonnax), l’automobile, etc. ; secteurs dans lesquels la force de travail ne pouvant être entièrement satisfaite par la seule démographie française, on recruta de manière massive en dehors de nos frontières : des Italiens, Espagnols, Polonais, d’abord, entre les deux guerres mondiales, moment où la France fut le premier pays d’immigration au monde en chiffres relatifs, puis des Portugais et Maghrébins durant la période des Trente Glorieuses – ces nationalités étant alors majoritaires mais non exclusives, bien entendu. L’augmentation conséquente du nombre d’étrangers sur le territoire régional, notamment dans les grands bassins de production, s’effectua dans un contexte marqué par une pénurie de logements disponibles, par la vétusté de l’habitat existant ainsi que l’absence de politiques publiques d’accueil des nouveaux arrivants. Cela conduisit dans bien des cas les immigrés à se débrouiller par leurs propres moyens pour se trouver un toit. Faute de meilleure alternative, des dizaines de milliers d’entre eux s’installèrent ainsi dans des quartiers de baraques insalubres faites de matériaux de récupération. Implantés de manière informelle sur des terrains en déshérence foncière, dans les espaces interstitiels de villes encore peu urbanisées, en règle générale proches des usines et des industries, ces lieux constituèrent un élément tout à fait marquant du paysage urbain pendant cinquante ans. Pour autant, gommés de la topographie, n’ayant laissé aucune trace matérielle ou morphologique, ils font aujourd’hui figure de « non-lieux de mémoire ».

« ZONE », « MOUISE » ET « VILLAGES NÈGRES » : DES MARGES À LA NORME

Si la région lyonnaise1 a constitué une destination privilégiée pour les travailleurs étrangers avant la Première guerre mondiale, c’est véritablement l’industrie de guerre qui transforme cette présence en phénomène massif avec le recours aux ouvriers immigrés et coloniaux. Algériens, Chinois, Espagnols, Italiens, Arméniens composent une mosaïque de nationalités dès les années 1920. Alors qu’aucune construction n’a vu le jour durant le conflit et que la population s’est accrue dans des proportions spectaculaires (la proportion d’étrangers passe approximativement de 3% dans les années 1920 à 7% dans les années 1930 dans le département du Rhône), différentes administrations alertent alors sur l’impossibilité matérielle que rencontrent les nouveaux arrivants, majoritairement composés d’Italiens et d’Espagnols, pour se loger. Préfecture, Bureau d’hygiène, évoquent très tôt la présence, notamment dans le voisinage des usines, de différents conglomérats de baraques en bois généralement surpeuplées, où n’existe aucune des mesures d’hygiène habituelles édictées dans les arrêtés municipaux, telles que l’installation de canalisations pour l’adduction d’eau potable ou l’évacuation des eaux usées. Ces différents courriers internes à l’administration s’inquiètent à propos de l’édification, un peu partout, de « véritables villages nègres »2  bâtis en quelques heures sur des terrains occupés le plus souvent sans autorisation, où vivent des familles sans cesse plus nombreuses dans des conditions d’insalubrité extrême. Pour autant, faire l’histoire précise et objective de ces lieux dans les années trente n’est pas chose aisée (les comptabiliser et les situer géographiquement). Aucun service n’est chargé alors de les recenser de manière systématique. Les archives disponibles sont par conséquent à la fois disparates et pour le moins partielles. Ce d’autant que l’existence informelle de ces quartiers les place en dehors du regard administratif. Et si la presse locale publie de temps à autre quelques articles sur telle ou telle « Venise misérable », ceux-ci sont souvent empreints d’un vocabulaire stigmatisant et stéréotypé, voire xénophobe, qui laisse à penser qu’ils doivent être considérés au second degré plutôt que comme des sources historiques en tant que telles. Leur intérêt principal est de montrer à quel point les sentiments de rejet à l’égard des étrangers sont alors relayés sans retenue et combien les préjugés paraissent popularisés au sein de la société de l’époque. Le qualificatif de village nègre dont on affuble les quartiers étrangers de l’époque témoigne d’ailleurs de la perception négative qu’on en a. Ceux qui y habitent incarnent l’altérité absolue et sont « nos sauvages de l’intérieur » (Chavanon, 2001a).

En dépit de la faiblesse des sources historiques existantes, nous avons pu montrer que le nombre de ces villages nègres, ainsi que leur taille, croît tout au long des années trente sous l’effet de la crise économique qui s’intensifie. Au point que des municipalités, comme Lyon ou Villeurbanne, impuissantes à endiguer la prolifération de ces enclaves immigrées, décident de les tolérer officiellement. Si certaines d’entre-elles sont de taille modeste, d’autres deviennent de véritables petites villes. On y dénombre parfois plusieurs milliers d’habitants, comme au Village nègre du VIIIe arrondissement, où une vie quotidienne s’organise tant bien que mal (70 boutiques sont répertoriées au registre du commerce : débits de boisson, restaurant-dancing, épiceries, marchands de charbon, marchands de cycles, coiffeurs…).

Quelques villages nègres sont détruits, rasés à la veille de la Seconde guerre mondiale, dans la plupart des cas afin de permettre des aménagements urbains ou de nouvelles constructions (sans d’ailleurs que des solutions de relogement ne soient envisagées, ce qui contribue à en faire grossir d’autres alentour par un effet de vases communicants). Néanmoins, à l’échelle régionale la plupart sont toujours présents quand débute l’immigration du début des Trente Glorieuses, au milieu des années 1950.

LES BIDONVILLES, FACE INVISIBLE DE LA MODERNITÉ

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale les pou- voirs publics estiment officiellement à un sur deux le nombre de nos concitoyens en situation de « mal logement ». Bien que des mesures diverses soient décidées par l’État pour lutter contre cette situation3, l’amplification des flux migratoires au cours de la deuxième moitié des années 1950, dans ce contexte de pénurie, contraint la majorité des nouveaux arrivants, notamment ceux en provenance du Maghreb, à s’accommoder de solutions précaires en matière d’habitat. Outre les garnis surpeuplés où logent dans des conditions d’insalubrité et de promiscuité de plus en plus d’Algériens, s’ouvre l’ère des bidonvilles ; terme qui fait alors son apparition dans le langage courant et dans le vocabulaire politique et administratif. Tantôt ce sont les anciens villages nègres dans lesquels les Italiens et Espagnols laissent progressivement la place aux Maghrébins. Tantôt ce sont de nouveaux quartiers de baraques qui émergent. Toutes les villes de la région sont concernées à des degrés divers.

Le phénomène s’intensifie tout en revêtant des formes variées. Dans certains bidonvilles on ne trouve que des célibataires de telle ou telle origine. Dans d’autres plutôt des familles. Il en existe de toutes les tailles, les plus importants pouvant accueillir plusieurs milliers de personnes, parfois de façon assez organisée (par exemple avec des rues qui portent des noms), parfois selon un mode d’extension assez anarchique. Tous partagent néanmoins quelques traits communs : des conditions d’hygiène aggravées par les fréquentes inondations (liées à l’absence de système d’évacuation des eaux pluviales ce qui contribue à la propagation des maladies et à la présence des rats), des incendies récurrents qui enflamment régulièrement les baraques faites de planches de bois et de matériaux de récupération, un accès à l’eau potable quasi inexistant…

Même si on les évoque de temps à autre dans la presse, ces lieux sont très peu perçus par les Français. Sur le plan topographique, ils sont situés à l’écart des regards. De la même manière, ils ne constituent pas une préoccupation majeure des autorités nationales ou locales, loin de là (dans la continuité de la relative invisibilité des villages nègres de l’entre-guerres). Il faut attendre l’Appel de l’Abbé Pierre, lors de l’hiver 1954, ainsi que les premiers incidents en Algérie – assez vite on va considérer qu’ils sont des fiefs du FLN sur le territoire national – pour que des politiques publiques spécifiques soient décidées et mises en œuvre, à la toute fin des années 1950, en vue de leur résorption.

Dès le tout début des années 1960, dans un optimisme partagé, on considère qu’on en finira vite avec le phénomène. Toutefois la victoire annoncée mois après mois, c’est-à-dire à chaque fois qu’on déclare avoir enfin rasé le « dernier bidonville »4, se révèle être un succès en trompe-l’œil. En effet les solutions de relogement proposées sont dérisoires au regard du nombre de personnes concernées. Ces solutions de relogement visent alors surtout les célibataires, et de surcroît sont délivrées au compte-goutte5. Rien n’est prévu pour les familles. Par conséquent, dans un mécanisme qui se répète un peu partout, lorsqu’un bidonville est rasé au bulldozer ou directement brûlé sous le contrôle des pompiers et de la police, un autre se forme plus loin.

En 1966, la Préfecture de Région procède à un état des lieux exhaustifs dans le cadre de la première grande enquête nationale sur le sujet. Elle relève à cette occasion l’existence de très nombreux bidonvilles dans la Loire, dans l’Ain, la Drôme, le Rhône… Preuve que la politique de résorption peine pour le moins à atteindre ses objectifs d’éradication des zones d’habitat de fortune. Pour la seule agglomération lyonnaise, la Préfecture en identifie plus de cinquante répartis sur une quinzaine de communes. Bien que le rythme et l’intensité des résorptions augmente, le nombre d’étrangers concernés, lui, ne baisse pas.

Entre la fin des années 1960 et le début des années 1970, le phénomène évolue. Si les grands bidonvilles situés à proximité du centre des villes ont presque tous été détruits, on voit désormais l’émergence de plusieurs dizaines de « campings-bidonvilles » qui accueillent des hommes seuls, originaires d’Afrique du Nord, ce dans des périphéries sans cesse plus éloignées.

Retenons qu’en 1973, la Préfecture du Rhône décide de résorber celui de Feyzin, une commune située au sud de Lyon, dans lequel logent des Tunisiens sans-papiers, et qui ne peuvent donc prétendre à un relogement du fait de l’irrégularité de leur situation. Menacés d’expulsion, ceux-ci entament alors une grève de la faim qui sera largement médiatisée (et soutenue par différents milieux syndicaux, associatifs, religieux). Ce bidonville sera finalement le dernier de la région à disparaître du paysage urbain. Il aura donc fallu un demi-siècle depuis les premiers villages nègres pour clore cette partie de l’histoire migratoire. Tout du moins de manière temporaire dans la mesure où les bidonvilles des Trente Glorieuses seront remplacés dès le début des années 1990, souvent sur les mêmes espaces qu’ils occupaient, par les « campements » ; la forme contemporaine de l’habitat précaire.

PRÉSENCE, EFFACEMENT, ABSENCE

Ainsi que le montre le rapide survol qui précède, la question des baraques, des villages nègres et des bidonvilles ne saurait être considérée comme un simple épiphénomène du fait migratoire. Cette réalité apparaît au contraire comme un élément tout à fait constitutif du parcours résidentiel des étrangers sur le territoire au cours du XXe siècle. Son inscription à la fois dans le temps et dans l’espace interdit de la reléguer au rang d’anecdote de l’histoire renvoyant à quelques cas isolés et non représentatifs. On sait que des dizaines de milliers de migrants ont été concernés en Auvergne-Rhône-Alpes, bien qu’il soit difficile de donner des chiffres précis. Pour la seule agglomération lyonnaise, nous avons identifié de manière certaine 74 bidonvilles pendant la période considérée pour lesquels nous disposons à la fois d’archives et de témoignages, dont certains ont subsisté pendant trente ans sur les mêmes emplacements.

Il est donc particulièrement frappant de constater le décalage qui existe entre d’un côté la place objective que ces lieux ont occupé dans le paysage urbain, et de l’autre la très faible reconnaissance historique ou mémorielle dont ils font l’objet aujourd’hui, notamment à l’échelle locale (le cas parisien étant de ce point de vue différent6). Plusieurs éléments peuvent sans doute contribuer à expliquer cet état de fait. Tout d’abord, et bien qu’il soit banal de le rappeler, l’effacement des traces morphologiques prive la mémoire de supports matériels. Comme l’a montré Maurice Halbwachs, notamment dans La Topographie légendaire des évangiles en Terre sainte, les groupes sociaux ancrent leurs souvenirs dans la topographie et dans les formes urbaines (bâti, édifices, sites…). Dès lors que les signes visibles sont effacés, l’amnésie devient possible. Or les bidonvilles ont totalement disparu. Il serait d’ailleurs intéressant de comprendre le recours aux incendies pour les détruire. Une procédure qui, aux yeux de l’anthropologie, s’apparente à une métaphore ritualisée de la purification, de l’anéantissement des impuretés par les flammes. Au sens propre comme au sens figuré, les bidonvilles sont partis en fumée. Aucun résidu, aucune scorie ne subsiste… Et sur leurs anciens emplacements, les constructions ont recouvert cette strate de l’histoire, l’ont en quelque sorte ôtée de la « ville-palimpseste » puisque plus rien ne l’évoque d’une manière ou d’une autre (Chavanon, 1997, 2001b). À l’opposé des « lieux de mémoire » de Pierre Nora, lesquels ont la capacité de sécréter dans le présent des repères symboliques, matériels ou immatériels, issus d’un passé commun, les ensembles de baraques font figure de « trous noirs ». Ce terme de trou est traduit par chaâba en langue arabe. Le bidonville du Chaâba situé à la Feyssine, constitue une exception. Et son exemple est à ce titre intéressant. Largement popularisé par le roman autobiographique d’Azouz Begag, il fait l’objet d’une certaine mise en visibilité mémorielle via différentes actions culturelles, y compris sur site lors de visites, particulièrement pour le Rize de Villeurbanne. Or s’il est difficile de considérer que l’histoire de l’habitat de fortune des étrangers en Auvergne-Rhône-Alpes suscite un grand intérêt, de façon ironique, le cas du Chaâba est symptomatique de cette indifférence et de la méconnaissance généralisée qui en découle. En effet, dans l’ensemble des sources d’archives photographiques (archives départementales, municipales, de la Bibliothèque municipale de Lyon), tous les clichés disponibles sont exclusivement indexés à son nom, quand bien même ces clichés concernent beaucoup d’autres ensembles de baraques de l’agglomération : bidonville des Buers, bidonville du cours Émile Zola, bidonville du chemin de la Boulangère, bidonville du chemin des Poilus, bidonville de la Lône Félizat, etc. Amalgame ou confusion qui peut laisser penser que le Chaâba aurait été un cas unique, singulier, à l’échelle locale, personne n’ayant pris soin de vérifier le bien-fondé ou la véracité des notices afin de les corriger. Du fait de sa notoriété, son histoire phagocyte localement toutes les autres, sachant que les aspects pittoresques et romancés qui l’ont fait connaître ouvrent la voie à une lecture potentiellement folklorisée du passé.

Il est entendu que l’absence de traces liées aux bidonvilles implantés en Auvergne-Rhône-Alpes, qu’il s’agisse de traces physiques et matérielles ou de traces mémorielles ou patrimoniales, ne résulte pas d’un phénomène spontané. Elle pose la question d’un contexte plus large dans lequel le fait migratoire peine à trouver sa place sur la scène publique des mémoires, c’est-à-dire rappelons-le, dans un espace concurrentiel où les souvenirs minoritaires se révèlent généralement peu légitimes, ce d’autant plus quand ils proviennent de populations allogènes (et qu’ils pointent potentiellement les processus ségrégatifs à l’œuvre à leur égard). Les travaux de Gérard Noiriel ou de Suzanne Citron ont montré en leur temps à quel point la production d’une histoire francocentrée a pu contribuer à minorer, voire à ignorer le rôle joué par la présence étrangère au niveau national. Ce constat est en partie à relativiser aujourd’hui, compte-tenu notamment de la multiplication depuis les années 2000 de recherches académiques sur le sujet ainsi que de l’évolution corrélative des dynamiques mémorielles locales portées par les acteurs institutionnels ou associatifs. Les initiatives portées par le réseau Traces à l’échelle régionale7, la politique de la DRAC à travers les projets soutenus dans le cadre de l’appel à projet « Mémoires des XXe et XIXe siècles » sont, entre autres exemples, le signe d’une évolution notable en la matière. L’idée que le patrimoine culturel puisse être lié au parcours ou à l’installation de populations venues d’ailleurs est désormais admise, ce d’autant que le territoire régional est riche de sites ou édifices qui témoignent de cette présence étrangère. Dans le cas de ces lieux disparus, dont l’histoire n’a suscité que très peu d’intérêt jusque-là, y compris du côté de la recherche universitaire, le travail reste à accomplir. Il semblerait utile à cet égard, non pas tant de les réinscrire par pur principe dans une visée patrimoniale ou muséographique, que de pouvoir les sortir enfin des oubliettes de la connaissance afin de restituer auprès du plus grand nombre la part de compréhension qu’ils apportent à propos de ce qu’ont été les conditions de vie des populations migrantes en Auvergne-Rhône-Alpes au cours du XXe siècle. ❚

 

ŒUVRES CITÉES

Begag, Azouz, 2005, Le Gone du Chaâba, Paris, Le Seuil, « Points ».

Chavanon, Olivier, 2001a, Les noms que l’on se donne : désignation sociale, expérience commune, inscription publique, Paris, L’Harmattan.

Chavanon, Olivier, 2001b, « La topographie oubliée des immigrés en terre française », Hommes et Migrations, n°1233, septembre-octobre 2001.

Chavanon, Olivier, 2018, Baraques, villages nègres et bidonvilles https://www.youtube.com/watch?v=ht5Qc0MPpDM

Chavanon, Olivier, 1997, « Où sont passés nos villages nègres ? », Revue Européenne des Migrations Internationales, vol 13, N°1, p. 155-172.

Halbwachs, Maurice, 2017 [1941], La Topographie légendaire des évangiles en Terre sainte, Paris, PUF, « Quadrige ».

 

* Cet article est issu d’une recherche de trois années et qui a donné lieu, entre autres publications, à la réalisation du documentaire Baraques, villages nègres et bidonvilles :

https://www.youtube.com/watch?v=ht5Qc0MPpDM (le documentaire dans son intégralité est en libre accès).

 

1 Que nous évoquerons ici en tant qu’exemple emblématique et sur laquelle nous avons mené des investigations approfondies (archives diverses, entretiens…).

2 Bureau d’hygiène de Villeurbanne, novembre 1923, archives municipales de Villeurbanne, le Rize.

3 Voir le Plan Courant de 1953 qui vise à la construction de 240 000 logements par an via la création des Logécos (logements économiques et familiaux), la mise en œuvre des LPN (logements de première nécessité), les LOPOFA (logements populaires familiaux) ou encore des LEN (logements de première nécessité).

4 Nous avons retrouvé de très nombreux articles dans la presse locale titrant de cette manière après une résorption.

5 Après les avoir prévenus qu’il est obligatoire de quitter les lieux, certains reçoivent un « bon de relogement » leur permettant de trouver un toit dans un centre d’hébergement, mais dont les capacités d’accueil sont limitées.

6 L’histoire des grands bidonvilles des années 1960-1970 comme celui de Nanterre ou de Champigny-sur-Marne (qui ont accueilli plus de 10 000 habitants) a été documentée de longue date et s’inscrit davantage dans la mémoire locale que ça n’est le cas pour notre région. Ils ont été l’objet d’émissions ou de reportages à la télévision française ainsi que de nombreux travaux universitaires, notamment ceux du sociologue Abdelmalek Sayad.

7 Créé à la fin des années 1990, ce réseau regroupe une très grande diversité d’acteurs qui ont en commun de travailler les questions liées aux migrations d’hier et d’aujourd’hui en région Auvergne-Rhône-Alpes : chercheurs, artistes, médias, associations socio-culturelles, lieux de diffusion, collectivités territoriales, institutions, collectifs d’habitants, etc.