Avant même que le déconfinement soit effectif, les projets d’archivage ont vu le jour pour fabriquer la mémoire locale de cette première pandémie mondiale. Il en avait été de même après les récents attentats, le dossier de notre n° 4 y était consacré. Mémoires en jeu ne vous demandera pas de lui faire parvenir vos photos et journaux intimes, vidéo et poésie, objets, dessins, décoration de fenêtre, lettres de manque ou de rupture, ni même vos applaudissements de 20 heures pour attester de ce grand tournant annoncé – après lequel l’on retrouvera, à plus ou moins brève échéance, notre rythme d’avant, peut-être plus effréné encore. D’autres s’en sont déjà chargés. De nombreux musées comme le Mucem de Marseille, des archives départementales, notamment celles de l’Aube ou de la Mayenne, des municipalités en nombre, la presse quotidienne, des stations de radio, des laboratoires de recherche universitaires et bientôt des projets nationaux, européens et internationaux nous invitent et inviteront tous à rejoindre au plus vite cette vaste collecte empathique. Alors que d’aucuns disent que le présent nous envahit, on dirait plutôt que la mémoire ne cesse de le rattraper. Aujourd’hui, tout juste l’événement a-t-il eu lieu qu’il faut s’empresser de le mémorialiser. La mémoire ne lui laisse même plus le temps de passer qu’elle en fait son objet. Certainement la construction de la mémoire du Covid-19 aura-t-elle la vie plus longue que la rhétorique de guerre qui a voulu, en quelques phrases chocs, nous faire voir en une crise sanitaire d’ampleur mondiale une grande bataille contre un « ennemi » minuscule qui, s’il demeure invisible à l’œil nu, n’en serait pas moins potentiellement représenté par chacun, contre tous. | | | | | Accuser le coup Dans le dernier numéro de Mémoires en jeu (que nous espérons bientôt pouvoir distribuer à nos abonnés et diffuser en librairie), Philippe Mesnard signe une tribune dans laquelle il confronte une fiction historique (la dernière adaptation cinématographique de l’Affaire Dreyfus) à la réalité présente (la mise en cause personnelle dont l’historien Benjamin Stora a récemment fait l’objet dans les pages du périodique d’extrême droite Valeurs actuelles) pour mettre en évidence la répétition de stratégies de haine en toute impunité, d’une époque à l’autre. La tribune du n°10 |
| La mémoire de Katyn « démontée » à Tver Le 7 mai 2020, l’association Memorial international a diffusé l’information suivante : deux plaques commémoratives ont été retirées de l’ancien bâtiment de la direction du NKVD de l’oblast de Kalinine [nom donné à la ville de Tver entre 1931 et 1990], qui abrite actuellement l’université de médecine. Installées en 1991 (illégalement, selon le parquet de Tver) en mémoire de victimes de la terreur stalinienne, elles portaient les inscriptions : « En mémoire des suppliciés. Ici, dans les années 1930-1950 se trouvait la Direction du NKVD-MGB de l’oblast de Kalinine et sa prison intérieure »… Lire la suite | | Plaques en mémoire de victimes de la terreur stalinienne, Tver. © Elena Zhemkova (16 mai 2019). |
| | | De nouveaux textes en ligne Depuis quelques semaines, tous les textes des n°8 et 9 de la revue sont en ligne, à l’exception de ceux des dossiers. Ces derniers, jusqu’au n°8, sont toutefois accessibles gratuitement au format PDF sur demande motivée auprès de la rédaction. De nouvelles publications inédites viennent par ailleurs enrichir les textes de la revue papier mis en ligne. Parmi les derniers ajoutés : un compte rendu de l’ouvrage collectif Mémoires de l’événement, constructions littéraires des faits historiques (2020) par Carine Trevisan et une actualité consacrée au roman Zébu boy (2019) par Dominique Ranaivoson. Explorer le site |
| Nouvelle rubrique : pédagogie Mémoires en jeu se dote d’une nouvelle rubrique en ligne. Elle rassemble des articles à caractère pédagogique consacrés à l’enseignement des questions mémorielles, du cycle 3 aux classes préparatoires aux grandes écoles. Son objectif est de répondre à trois grands objectifs didactiques et pédagogiques : accueillir et favoriser le croisement des regards disciplinaires, privilégier la diversité des approches et accompagner la sensibilité des élèves dans ce travail de la Mémoire. Ces pages pédagogiques, dans leur association avec les autres rubriques du site et les articles publiés dans la revue, donnent la possibilité aux enseignants de concilier actualisation des connaissances, indispensables à la contextualisation des événements mentionnés, et transpositions didactiques conscientes des enjeux et impacts que ces questions sensibles ne manquent pas de mettre en lumière. Découvrir la rubrique | | Reconstitution dans une salle de Polin, musée juif de Varsovie, 2015. © Camille Claude. |
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