Nommer
Le terme « hibakusha » [被爆者] est aujourd’hui utilisé au Japon pour nommer les survivants des bombardements atomiques. Il existait à l’origine plusieurs expressions désignant les rescapés de Hiroshima et de Nagasaki : « risaisha » [sinistré], « genbaku hisaisha » [victime du désastre de la bombe atomique], « hibaku seizonsha » [survivant du bombardement], « genbaku shōgaisha » [blessé de la bombe atomique], « genbakushō kanja » [patient de la maladie de la bombe atomique], « genbaku higaisha » [victime de la bombe atomique]. Par ailleurs, étymologiquement, le terme de hibakusha ne se limite pas à la seule dimension du bombardement atomique, mais peut faire référence aux bombardements en général. Le même terme avait en effet été employé pour désigner d’autres sinistrés des bombardements incendiaires durant la Seconde Guerre mondiale.
De nos jours, le terme de hibakusha peut exprimer deux idées différentes selon le sinogramme employé. Le terme officiel [被爆者] met l’accent sur la notion d’explosion et d’expérience du bombardement. Un autre terme [被曝者 littéralement « personne exposée »] met l’accent sur la notion d’irradiation. Par conséquent, ce dernier terme souligne les effets biologiques et médicaux à plus long terme des rayonnements. L’usage de ces deux termes distincts renvoie donc à deux temporalités différentes, et reflète les contextes et acteurs qui ont joué un rôle dans l’élaboration de la définition. Lorsqu’une commission scientifique nippo-américaine demanda au gouvernement japonais de réaliser une enquête sur la situation des survivants à l’occasion du recensement national de 1950, le terme anglais « exposed survivors » fut traduit « survivants du bombardement » [hibaku seizonsha] dans le rapport japonais plutôt que « survivants irradiés » (Naono, 2015, p. 54).
En février 1942, le gouvernement japonais établit la Loi de protection des désastres du temps de guerre [senji saigai hogo hō] pour fournir une aide financière aux civils touchés par la guerre, par des blessures physiques, par la mort d’un membre de la famille ou par la perte de biens personnels (Akagawa). Compte tenu de l’ampleur des dégâts causés par l’offensive américaine contre le front domestique, une majorité de cette aide publique fut apportée à plus d’une dizaine de millions de personnes touchées par les bombardements aériens de plus en plus destructeurs. En août 1945, les services de santé et de secours médical furent organisés pour les victimes des bombardements à Hiroshima et Nagasaki, appelées « sinistrés » [risaisha] conformément aux dispositions de la loi de 1942. Mais en mai 1946, l’ensemble des lois relatives à la protection des vétérans et aux victimes de guerre fut aboli par le Commandement suprême des puissances alliées dans le cadre des réformes de démilitarisation. En 1952, à la fin de l’occupation par les Alliés, le gouvernement rétablit des lois offrant un soutien financier aux anciens combattants et à leurs familles, toutefois aucune mesure ne fut prise pour les victimes civiles des bombardements, par peur que cela n’ouvrît la voie aux demandes d’indemnisation de la part de millions de Japonais dont la vie avait été bouleversée par la guerre.
Ainsi, le terme hibakusha ne commença à être employé de manière systématique en tant que catégorie de victimes des bombes atomiques qu’à partir de 1954, notamment après la contamination d’un bateau de pêche japonais victime d’un essai nucléaire américain sur l’atoll de Bikini dans les îles Marshall en mars de la même année. Deux semaines plus tard, à leur retour au Japon, l’état de santé de la plupart des marins nécessita leur hospitalisation. Dès lors, le terme de hibakusha [victime du bombardement] fut utilisé pour désigner les pêcheurs japonais irradiés. Cet incident fut déterminant dans la mise en place des dispositifs d’encadrement médical des irradiés. La Loi relative aux soins médicaux des victimes des bombes atomiques [genshi bakudan hibakusha no iryō nado ni kansuru hōritu], promulguée en juin 1957, fut la première législation nationale japonaise à reconnaître officiellement la souffrance physique des victimes des bombardements atomiques.
Hibakusha constitue désormais une catégorie juridique et une norme que les responsables des politiques publiques sont tenus de prendre en considération. Afin d’obtenir le certificat de santé, un rescapé doit fournir des documents prouvant sa présence dans une zone spécifique de la ville pendant les deux semaines suivant les bombardements. Si ces documents ne sont pas disponibles, il faut fournir soit un témoignage de première main, soit le témoignage d’une autre personne qui peut prouver que le demandeur était présent dans la ville au moment de l’explosion. La loi de 1957 a été complétée par la Loi relative aux mesures spéciales offertes aux victimes des bombes atomiques [genshi bakudan hibakusha ni taisuru tokubetsusochi ni kansuru hōritsu] en 1968, puis toutes deux ont été remplacées par la Loi relative à l’assistance offerte aux victimes des bombes atomiques [genshi bakudan hibakusha ni taisuru engo ni kansuru houritsu] en 1994. Les effets pathogènes de la radioactivité deviennent donc un sujet de préoccupation pour les politiques. Aujourd’hui, l’État japonais considère les hibakusha comme une « catégorie distincte de victimes de la guerre » (Hiroshima-shi, 2014).
Compter
Les rayonnements libérés par les bombes les 6 et 9 août 1945 ont tué plusieurs centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants. À de rares exceptions près, les personnes proches de l’hypocentre moururent sur le coup, par la combinaison du souffle, de la chaleur, du feu et des radiations. La boule de feu créée par la bombe de Hiroshima, qui a explosé à environ 600 mètres au-dessus du sol, est décrite par les survivants comme un « soleil miniature », générant. Pendes incendies jusqu’à 4 kilomètres du centre de l’explosion. Avec les services publics largement détruits, la ville fut transformée en une « mer de flammes » qui a dévoré une grande partie du centre urbain. Il était difficile de procéder à une évaluation exacte du nombre total de personnes tuées par les deux bombes atomiques. Selon les estimations japonaises actuelles, 90 000 à 140 000 personnes sont mortes à Hiroshima dans les quatre premiers mois après les explosions. Le nombre de décès à Nagasaki était estimé à entre 60 000 et 70 000 à la fin de l’année 1945.
Les chiffres sont imprécis pour plusieurs raisons. Il y avait des fluctuations importantes à l’intérieur de deux villes en réponse aux besoins du temps de guerre. L’intensification des raids incendiaires américains déclencha en outre un exode de masse à la recherche d’un refuge et de nourriture. Dans le même temps, ces deux villes étaient d’importants centres d’approvisionnement militaire qui mobilisaient de nombreux résidents des environs dans des usines ou pour des travaux de protection civile. Alors que de nombreuses victimes furent enterrées dans les décombres des maisons éventrées ou brulées, les établissements publics – hôpitaux, polices, écoles, et archives municipales – étaient désorganisés dans les semaines qui ont suivi les bombardements. Les sauveteurs ont enseveli des milliers de cadavres dans des fosses communes pour des raisons de santé publique, mais bien qu’ils aient compté les morts, l’identification de chaque victime était presque impossible.
Le dénombrement des survivants aurait dû être plus facile que celui des morts, mais il s’est avéré délicat. Certains considèrent comme hibakusha tous ceux qui ont été exposés aux effets directs des bombes. Beaucoup d’autres observateurs ont reconnu que des sauveteurs et d’autres personnes qui se sont rendues dans les zones bombardées peu après les explosions ont aussi été exposés à des radiations résiduelles. D’autres incluent également les personnes qui n’étaient pas elles-mêmes physiquement présentes à Hiroshima ou Nagasaki mais qui ont perdu des proches ou des biens. En réalité, l’indentification des survivants dépendait presque entièrement d’une forme d’auto-identification volontaire. D’après le recensement national japonais de 1950, le nombre total des survivants des bombardements atomiques au Japon était estimé à 284 000. À ce moment, on découvre que les hibakusha se sont dispersés. Près de 159 000 était présents à Hiroshima lors de l’explosion ; en 1950, 98 000 étaient restés dans la ville de Hiroshima, 28 000 dans ses environs, et 33 000 vivaient dans d’autres villes japonaises.
Le nombre absolu de survivants diminuait au fil du temps, mais les statistiques ont été altérées par l’évolution du statut des hibakusha ainsi que par les contextes sociaux du Japon d’après-guerre. Le nombre de personnes qui se sont identifiées en tant que survivants a augmenté progressivement après que la loi japonaise a établi la gratuité des soins médicaux pour les rescapés en 1957. Selon cette loi, plusieurs catégories de victimes pouvaient bénéficier de tels soins : les personnes se trouvant dans certains quartiers proches des hypocentres ; celles qui étaient entrées dans les villes sinistrées pendant les deux semaines suivant les bombardements ; et celles dont les mères étaient enceintes à l’époque. Mais il existait, surtout pour les femmes, le stigmate associé à l’irradiation. Beaucoup croyaient que les survivants seraient incapables d’avoir des enfants en bonne santé. Dans un univers social où les mariages étaient couramment arrangés, certains parents dissimulaient leur irradiation dans l’espoir d’offrir un avenir à leur enfant. En raison des effets génétiques imprécis de l’irradiation de la population, le gouvernement japonais étendit en 1965 les soins médicaux aux enfants nés de survivants présents près des hypocentres. La définition de hibakusha a finalement subi six révisions entre 1957 et 1976. En 1980, les registres officiels ont reconnu 372 264 victimes.
Représenter
Malgré la popularité actuelle des témoignages et des réminiscences des survivants de la bombe atomique, leur voix était discrète dans l’immédiat après-guerre. Au moment de la reddition du Japon, il y avait sept millions de combattants japonais en Asie-Pacifique. Près de deux millions de Japonais en uniforme ont été tués – lors des batailles ou à cause de maladie, de malnutrition ou de détention après-guerre – contre un demi-million de civils morts. La diffusion limitée d’images et de témoignages pendant l’occupation alliée donnait aux victimes civiles une moindre visibilité. En outre, les autorités publiques ne voulaient pas traiter les victimes de Hiroshima et de Nagasaki différemment des victimes civiles des autres villes dans le cadre de la reconstruction du pays. En 1950, par exemple, quelques membres de la Diète réclamèrent que les victimes du bombardement de Tokyo ne soient pas traitées différemment des rescapés de Hiroshima et de Nagasaki, car les pertes humaines avaient été « trois fois plus grandes » à Tokyo que dans ces deux villes (Saito). On a également pu observer, mais pour d’autres raisons du côté des autorités américaines, que toute aide spéciale aux victimes des bombardements atomiques pouvait être interprétée comme un aveu de culpabilité après la renonciation par le Japon à toutes les demandes d’indemnisation aux alliées fondées sur les dommages causés durant la guerre. Cette logique a conduit la commission nippo-américaine, l’Atomic Bomb Casualty Commission, – établie à Hiroshima et à Nagasaki en 1947 pour étudier les effets des radiations chez les survivants – à s’abstenir de leur fournir un traitement de soin (Lindee, chapitre 7).
L’expérience des bombes atomiques [原爆体験 genbaku taiken] et l’expérience des bombardements [被爆体験 hibaku taiken] sont peu à peu devenues l’objet de deux expériences distinctes de remémoration. Les premières associations de hibakusha, formées dès la fin de 1945, étaient dédiées initialement à l’aide aux victimes. Elles étaient actives au sein des réseaux des associations de victimes de guerre qui s’organisaient à travers le Japon dans le contexte de la crise alimentaire généralisée et du flux massif des réfugiés et des sans-abris. Cependant, les autorités municipales et nationales étaient plus préoccupées par la reconstruction de la ville que par l’aide aux victimes. Alors que nombre d’entre celles-ci ont souffert de difficultés économiques, deleur incapacité à travailler et d’une discrimination persistante à l’égard des survivants des bombardements, l’aide spéciale que la ville a reçue du gouvernement ne comprenait initialement aucune mesure d’aide aux rescapés (Zwigenberg, p. 73-74). Sous l’ombre portée de l’agonie du corps et d’une épouvantable souffrance, certains hibakusha ont commencé à se considérer comme des victimes à part des autres victimes de guerre.
À la fin de l’occupation alliée en 1952, l’Asahi Graph a publié une édition spéciale, intitulée Premier exposé des dommages causés par la bombe atomique, le 6 août 1952 à l’occasion du septième anniversaire du bombardement. Cette publication s’est avérée extrêmement populaire et la maison d’édition a réalisé plusieurs impressions supplémentaires dont le nombre total de vente s’est élevé à 700 000 exemplaires. Les photographies publiées ont familiarisé le grand public avec les douloureuses cicatrices à chéloïdes qui marquaient les nombreuses victimes de brûlures. Elles ont permis à des centaines de milliers de personnes de voir les effets immédiats et spectaculaires des bombardements atomiques sur les populations et les villes, mais elles ont aussi concouru à créer la cohérence du récit, non pas simplement par une logique esthétique, mais aussi par une logique politique. « Par malheur, les Japonais sont devenus les premières victimes de la bombe atomique de l’histoire du monde », pour reprendre l’expression d’un journaliste de l’Asahi Graph en 1952.
La confrontation avec la mort et l’horreur provoquées par la bombe a cependant laissé de nombreux survivants dans un profond sentiment de culpabilité. Dans les années qui ont suivi la bombe, le mal des irradiations et le stigmate des explosions ont isolé davantage les hibakusha qui se sont plaints que personne ne croyait ou ne pouvait comprendre ce qu’ils avaient vécu. Beaucoup ont choisi de garder le silence, de faire de leur mieux pour retourner à la vie et de ne pas parler de leurs expériences. En 1975, Miura Shizuko réalisa un dessin sur lequel figurent les notes suivantes : « Je pense que c’était juste après 10 h quand ma soeur rentra à la maison. […] Le sang coulant de plus de dix entailles sur son visage avait formé comme un plâtre coagulé qui m’a laissé sans voix. Pourtant elle fut capable de demander faiblement : “Soeur, est ce que je vais m’en tirer ? ” Cette voix, je peux encore l’entendre ». Son dessin est une transposition d’une expérience vécue, mais réalisée trente ans après le bombardement. Il existe en outre une autre version de dessin sur le même sujet qui a été adressé à sa sœur Onoda Hisako. Elle est conservée aujourd’hui au Musée du Mémorial pour la Paix de Hiroshima, cette fois avec un commentaire sur une feuille à part rédigé par Onoda en 2002 : « Une multitude de morceaux de verre s’étaient plantés dans mon visage, et c’est ma 4e sœur qui me les a enlevés et m’a enduite de Rivanol avec acharnement ; c’est grâce à elle que moi (7e sœur), je suis là aujourd’hui. L’an passé, un morceau de verre est sorti de ma joue. Un triangle de 7mm de côté. […] (pour moi, les reliques de guerres sont des divinités protectrices) ». La répétition est ici une expérience intime qui permet de retrouver une résonance durable de l’événement traumatique. Elle offre également la possibilité d’évaluation, non pas en termes de distance par rapport à un passé antérieur, mais en termes de perception de vécu propre.
Des centaines de témoignages personnels de rescapés des bombes atomiques sont parus depuis 1945. Ces récits ont contribué à forger ce que l’historienne américaine Lisa Yoneyama appelle un « paysage mémoriel » (Memoryscape) de l’âge nucléaire. Certains documentent les effets du traumatisme, d’autres insistent sur la valeur exceptionnelle et tragique de la guerre. Pour les scientifiques, l’expérience des survivants a permis de révéler la gravité des dangers créés par les rayonnements. Quant aux politiciens, ils ont récupéré les hibakusha en les présentant comme des martyrs de la guerre froide. Par ailleurs, pour la plupart des Japonais, la guerre contre d’autres pays asiatiques était différente et plus regrettable dans un sens moral que celle contre les Américains. Toutefois, les pacifistes japonais ont refusé jusqu’en 1999 la construction d’un monument officiel pour les Coréens irradiés dans le parc du Mémorial pour la Paix de Hiroshima. On comptait également parmi les victimes des populations venues de Chine, d’autres pays asiatiques et d’Europe ainsi que trois mille citoyens américains d’origine japonaise (Sodei). À l’échelle locale, il y avait des controverses mémorielles en jeu, notamment le cas des usines d’Ōkunoshima (situées dans la préfecture de Hiroshima) qui se lançaient dans la fabrication de gaz de combat, employés par l’armée impériale japonaise durant la Seconde Guerre mondiale. Atteints de cancers et de troubles respiratoires, le statut d’anciens travailleurs d’Ōkunoshima fut l’objet d’un long combat d’après-guerre pour obtenir des « soins identiques à ceux prodigués aux victimes de la bombe atomique » (Doglia, p. 264). Quant aux hibakusha japonais eux-mêmes, s’ils étaient élevés au rang de symboles de la paix internationale, leurs besoins sociaux n’en restaient pas moins terriblement négligés par les autorités publiques.
Les bombardements et leurs conséquences avaient de nombreuses significations. Graduellement, la pratique consistant à définir les survivants par le biais d’une terminologie multiple disparut au profit de l’usage systématique du même nom de hibakusha. Le prisme à travers lequel les expériences des survivants ont été appréhendées était imparfait, et la question des effets des bombes s’est également révélée des plus complexes. Leurs impacts ont été progressifs. Leurs effets différés ont caractérisé la manière dont on avait lentement compris ce que les bombes ont laissé comme survivants. Les nommer « victimes de l’explosion » était à la fois un travail immédiat du deuil de guerre et un travail à plus long terme de mise en visibilité de leur corps endommagé.
ŒUVRES CITÉES
Akazawa, Shiro, 1993, « Senji saigai hogoho shoron » [Essai sur la loi de protection des désastres du temps de guerre], Ritsumeikan hogaku, mars, n° 225-226, p. 1158-1181.
Doglia, Arnaud, 2016, L’Arme biologique japonaise, 1880-2011 : réalités historiques et anatomie de la mémoire, Berne, Peter Lang.
Dower, John, 2012, Ways of Forgetting, Ways of Remembering: Japan in the Modern World, New York, New Press.
Esmein, Bernard, Poniès, René (dir.), 2017, Hibakusha. Dessins des survivants de Hiroshima et de Nagasaki, Carcassonne, Centre Joë Bousquet et son Temps/Archives nationales.
Hachiya, Michihiko, 2015, Journal d’Hiroshima, 6 Août – 30 Septembre 1945 [1956], Paris, Tallandier,
Hersey, John, 2011, Hiroshima : Lundi 6 août 1945, 8h15 [1946], Paris, Tallandier.
Hiroshima-shi, 1996, Hiroshima-shigenbaku hibakusha engo gyoseishi [Histoire de l’administration d’assistance pour les victimes des bombardements atomiques de la ville de Hiroshima], Hiroshima, Hiroshima-shi kenkofukushikyoku genbakuhigai taisakubu.
Hiroshima-shi, 2014, Genbaku hibakusha taisaku jigyo gaiyo [Aperçu des activités pour les victimes de la bombe atomique], Hiroshima, Hiroshima-shi kenkofukushikyoku genbakuhigai taisakubu.
Lindee, Susan, 1994, Suffering Made Real: American Science and the Survivors at Hiroshima, Chicago, University of Chicago Press.
Lucken, Michael, 2013, Les Japonais et la guerre (1937-1952), Paris, Fayard.
Lucken, Michael, 2008, 1945 Hiroshima. Les images sources, Paris, Hermann.
Naono, Akiko, 2015, Genbaku taiken to sengo nihon. Kioku no keisei to keisho [Expérience de la bombe atomique et Japon d’après-guerre. Formation de la mémoire et sa transmission], Tokyo, Iwanami shoten.
Saito, Hiro, 2006, « Reiterated Commemoration: Hiroshima as National Trauma », Sociological Theory, t. 24, n° 4, p. 353-376.
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Yoneyama, Lisa, 1999, Hiroshima Traces: Time, Space, and the Dialectics of Memory, Berkeley, University of California Press.
Zwigenberg, Ran, 2014, Hiroshima: The Origins of Global Memory Culture, Cambridge, Cambridge University Press.