Même si les États ont toujours tenté de maîtriser les représentations du passé pour en donner une version officielle, durant les années 1990 une nouvelle tendance est apparue qui ouvrit un registre différent : obligation du souvenir, effort pour être transparent, intérêt aux victimes. La mémoire est devenue un marqueur démocratique fort. Toutefois, cette progression rencontre d’évidentes limites. De nombreux pays continuent de promouvoir une forme d’histoire officielle « héroïsante » refusant la reconnaissance des crimes d’État (Russie, Turquie, entre autres). À cela s’ajoutent des réactions nationalistes ou populistes aussi bien qu’un discrédit sur le « devoir de mémoire » qui serait considéré comme une insulte à l’honneur national. Le cas le plus spectaculaire a été celui du gouvernement polonais quand il a essayé de promouvoir en 2018 une loi pénale visant à réprimer ceux qui accusent la nation ou l’État polonais d’avoir commis des crimes durant la Shoah.