Le 8 juillet 2020 eut lieu la dernière audience du procès mené contre l’historien Iouri Dmitriev au tribunal de Petrozavodsk (Carélie). Ce militant de la mémoire, auquel on doit notamment la découverte du charnier de Sandarmokh où reposent 6241 victimes de la Grande Terreur stalinienne, a été jugé à huis-clos pour des actes pédophiles soi-disant commis sur sa fille adoptive : une affaire fabriquée de toutes pièces qui fait de Dmitriev à l’évidence un détenu politique (voir la tribune publiée dans Le Monde).
Un premier procès lui avait été intenté auparavant pour pornographique pédophile (Mémoires en jeu s’en faisait l’écho en 2017). Reconnu innocent alors, la décision du tribunal avait été annulée, mesure suivie d’une nouvelle arrestation.
Le procureur a requis 15 ans de réclusion criminelle contre l’historien âgé de 64 ans. Le verdict sera rendu le 22 juillet. C’est à la mémoire des répressions que l’on s’en prend à travers Dmitriev, en l’occurrence en Carélie où elle fait l’objet d’une tentative de réécriture. C’est également l’association Memorial-international, acteur numéro un de cette mémoire et principale ONG pour la défense des droits de l’homme, qui est visée en la figure de l’un de ses représentants.
Pour soutenir l’activité de Memorial-international et faire mieux connaître son travail mené depuis plus de trente ans, un groupe d’universitaires et chercheurs français ainsi que de militants des droits de l’homme français et russes ont créé, le 7 mai dernier, l’association Mémorial-France, présidée par l’historien Nicolas Werth.