De Hollandsche Schouwburg : lieu de mémoire [Amsterdam]

Manet Van MontfransUniversité d'Amsterdam
Paru le : 11.09.2019

Le bâtiment des larmes

Sur les 140 552 Juifs qui se trouvaient en 1940 aux Pays-Bas (1,57 % de la population), 110 000 ont été déportés, et 104 000 ont péri dans les camps de concentration et d’extermination – selon les estimations environ 60 000 à Auschwitz-Birkenau, 34 000 à Sobibor, 1 750 à Mauthausen, entre 6 000 à 8 000 dans d’autres camps ou pendant leurs transports. Des 25 000 à 28 000 qui avaient trouvé un endroit où se cacher, environ 12 000 ont été arrêtés et déportés. La majorité des déportations a eu lieu entre le 15 juillet 1942 et le 17 septembre 1943. Le dernier convoi est parti le 19 novembre 1943, de Westerbork, le principal camp de transit situé au Nord-Est des Pays-Bas.

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Hollandsche Schouwburg: enregistrement des Juifs raflés par des membres du Conseil Juif, 1943 (Beeldbank WO2 – NIOD).

Le pourcentage de victimes juives, 75 %, est le plus élevé de tous les pays occidentaux occupés par les Allemands. Les historiens (Blom 1989, Zeller & Griffioen 2011) qui ont cherché une explication à ce pourcentage élevé au moyen d’une approche internationale comparative, l’ont attribué entre autres à l’installation par les Allemands d’un régime civil (Reichskommissariat) composé de nazis fanatiquement antisémites, la mise en place d’un appareil persécuteur bien organisé et efficace, avec la coopération volontaire de la bureaucratie et de la police néerlandaises, le haut degré d’assimilation des Juifs néerlandais, et leur concentration dans une seule ville facile à contrôler.

Dès le début de 1942, les Juifs habitants d’autres villes sont en effet contraints par l’occupant de déménager et de s’établir à Amsterdam où, avant la guerre, vivaient déjà 60 % des Juifs néerlandais. Aux Pays-Bas, la persécution suit les mêmes étapes que dans les autres pays occupés : enregistrement, isolement, spoliation, ghettoïsation, rafles et déportation. La première rafle à Amsterdam avait déjà eu lieu les 22 et 23 février 1941, à la suite de bagarres entre les membres de la NSB (l’Union National-Socialiste néerlandais) et de la Grüne Polizei, d’une part, et de jeunes Juifs révoltés, d’autre part. Plus de 400 hommes juifs sont alors déportés et meurent à Mauthausen. Cette rafle a été l’un des catalyseurs d’une grande grève générale organisée par le parti communiste clandestin, réprimée avec violence, grève qui est tous les ans commémorée autour de la statue d’un docker (sculpteur Mari Andriessen, inaugurée en 1952), devant la Synagogue portugaise, dans l’ancien quartier juif. Les déportations massives n’ont commencé qu’à l’été 1942.

Dans le quartier amstellodamois du Plantage, un 4 mai dans les années 1950, jour de la commémoration des morts de la guerre, un promeneur pouvait rencontrer un petit groupe de Juifs recueillis devant les portes fermées d’un bâtiment à l’abandon. Suspendus à la porte et posés sur le seuil, quelques bouquets de fleurs. Le style néo-Renaissance de la façade témoignait d’un passé plus glorieux. Les passants adultes se souvenaient peut-être que ce bâtiment, De Hollandsche Schouwburg, rebaptisé par l’occupant en 1941 « De Joodse Schouwburg », avait été un théâtre et l’un des trois lieux de rassemblement des Juifs raflés à Amsterdam.

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Hollandsche Schouwburg surveillé par un militaire allemand, 1942. (Beeldbank WO2 – NIOD).

En 1941, les spectacles donnés dans ce théâtre sont réservés à un public juif, ils se poursuivent jusqu’au 19 juillet 1942, jour du cinquantenaire de l’inauguration en 1892. Pendant les seize mois suivants, du 20 juillet 1942 au 19 novembre 1943, le bâtiment hébergera des milliers de Juifs attendant leur déportation dans la grande salle, une sorte de boîte noire où la lumière du jour n’entrait pas, dans des conditions hygiéniques déplorables. Au début, les détenus peuvent prendre l’air dans la cour derrière le théâtre, et communiquer avec le monde extérieur par-dessus les clôtures des jardins avoisinants. Mais désirant soustraire ce spectacle aux regards curieux et fermer toutes les voies d’issue, les Allemands interdisent l’accès à la cour. Dans le vestiaire, des membres du Conseil juif (Judenrat, instauré en 1941) se chargent de l’enregistrement des nouveaux venus et de la composition des listes des convois. Après un séjour relativement court, variant de quelques jours à deux ou trois semaines, les Juifs sont transportés en tram ou en bus vers les gares voisines (Muiderpoortstation, Amstelstation et Centraalstation) d’où ils partent pour Westerbork ou Vught, autre camp de transit.

Au moins 46 104 personnes ont été mises en transport à partir du Hollandsche Schouwburg, incluant en septembre 1943 les dirigeants du Conseil juif, Abraham Asscher et David Cohen, ainsi que celui à qui on avait confié la direction de cette antichambre des camps, Walter Süskind. Juif allemand réfugié aux Pays-Bas en 1938, homme d’affaires aisé, Süskind a utilisé sa position et ses contacts avec la Résistance pour sauver des centaines de détenus. Un immeuble en face du théâtre servait de garderie aux enfants de moins de douze ans séparés de leurs parents. Le personnel de cette « Crèche » profite de la nuit ou de l’arrêt des trams qui empêchent les gardiens postés devant le théâtre de voir ce qui se passe de l’autre côté de l’avenue, pour faire échapper les enfants qui sont recueillis par des résistants et hébergés dans des familles néerlandaises. Asscher et Cohen ont survécu à la déportation et ont été arrêtés en 1947, mais aucun procès n’a été intenté contre eux. Süskind est décédé en janvier 1945 dans l’une des marches de la mort après l’évacuation d’Auschwitz où sa femme et sa fille avaient été assassinées dès leur arrivée.

En novembre 1943, les Pays-Bas étaient déclarés Judenfrei : tous les Juifs néerlandais avaient été déportés vers les camps, ou cherchaient à se rendre invisibles et à survivre dans leurs caches. Le théâtre, baptisé par l’un des détenus « bâtiment des larmes », était devenu inutile et a été fermé. De nos jours, les trams s’arrêtent encore juste devant le théâtre. Depuis l’attentat de 2014 au musée juif de Bruxelles, l’édifice est sous surveillance policière permanente.

La cour du Hollandsche Schouwburg: « Gretha Velleman salue son amie qui habite dans une des maisons adjacentes », juillet 1942. Photographe Lydia van Nobelen- Riezouw.
La cour du Hollandsche Schouwburg: « Gretha Velleman salue son amie qui habite dans une des maisons adjacentes », juillet 1942. Photographe Lydia van Nobelen- Riezouw.

Trou noir, lieu de mémoire

« Habiterions-nous encore notre mémoire, nous n’aurions pas besoin d’y consacrer des lieux » : rarement cette phrase de Pierre Nora (Lieux de mémoire, Préface) aura été plus chargée de sens que dans le contexte de la persécution des Juifs. Aux Pays-Bas, après la guerre, la communauté juive ne compte plus que 28 000 personnes, dont 5 200 rescapés des camps. Des familles entières ont disparu ; pour les survivants le lien avec le passé, avec leur langue, leur culture, leur histoire est coupé. L’écrivain Jona Oberski (1938-), qui avait été déporté avec ses parents à Bergen-Belsen après être passé par le Hollandsche Schouwburg, décrit dans Kinderjaren (Années d’Enfance, 1978) le souvenir de la mort de sa mère dans le camp comme « un trou noir dans le temps ». L’histoire du Hollandsche Schouwburg après la guerre témoigne d’une lente évolution – de l’abandon silencieux à la construction d’un site mémoriel à la fois modeste et impressionnant. Mais cette évolution ne s’est pas accomplie sans violentes controverses.

Hollandsche Schouwburg: enregistrement des Juifs raflés par des membres du Conseil Juif, 1943 (Beeldbank WO2 – NIOD).
le 4 mai 1951, jour de la commémoration des victimes de la Seconde Guerre mondiale : des fleurs suspendues à la porte négligée du Schouwburg, (Beeldbank WO2 – NIOD).

Après la guerre, le nouveau propriétaire, qui avait acheté le bâtiment en 1944 dans une vente aux enchères, veut l’exploiter en lui rendant sa fonction originelle. Mais ce projet se heurte à des protestations véhémentes ; on ne veut pas d’une « kermesse sur un cimetière », le maire d’Amsterdam interdit les spectacles festifs. En 1949, un comité composé de Juifs et de non-Juifs, fondé pour la sauvegarde de l’édifice, l’achète et en fait don en 1950 à la municipalité d’Amsterdam, à condition que celle-ci en fasse un lieu non pas d’amusement, mais de deuil. Voulant éviter à tout prix la distinction entre victimes juives et non-juives, les autorités néerlandaises s’opposent en première instance à une fonction commémorative du théâtre. La communauté juive elle-même est très divisée. Les Juifs orthodoxes (réunis dans Het Nederlands Israëlitisch Kerkgenootschap, NIK) sont d’avis que la Shoah devait être commémorée dans un édifice religieux. Les sionistes (Nederlandse Zionistenbond, NZB) veulent établir dans l’ancien théâtre un Beth Israël (Centre Israël), tandis que les Juifs communistes sont contre tout ce qui témoigne d’un nationalisme étroit. Le sort des synagogues (la synagogue portugaise et le complexe des quatre synagogues ashkénazes), situées tout près du Schouwburg et vendues à la municipalité en 1954, joue également un rôle : peut-être que la restauration de ces édifices religieux laissés à l’abandon, témoins silencieux de la riche vie religieuse et culturelle de la communauté juive néerlandaise d’avant-guerre, doit être prioritaire. Le Hollandsche Schouwburg qui, par ailleurs, est en train de se dégrader pendant que les discussions traînent, pourrait alors être démoli.

C’est la visite au Hollandsche Schouwburg en 1958 du président d’Israël, Jitzhak Ben-Zvi, et le discours qu’il prononce devant les portes hermétiquement fermées sur un intérieur tombé en ruines qui infléchissent le processus décisionnel. Quelques mois après, le Conseil municipal adopte le projet proposé en 1957 par l’architecte Jan Leupen de transformer l’édifice en lieu de mémoire : la salle des spectacles serait démolie et ferait place à une cour oblongue, flanquée de deux galeries et aboutissant à une stèle sur un socle en forme d’étoile de David. Derrière la stèle, un mur couvert de pierres naturelles avec une inscription en néerlandais et en hébreu : « À la mémoire de ceux qui ont été déportés à partir de ce lieu ». Une partie des murs latéraux du théâtre à moitié écroulés resterait en place, le hall d’entrée donnerait accès à une chapelle ardente (dessein de Léon Waterman) et les deux étages seraient transformés en musée. Après deux années de travaux, le Hollandsche Schouwburg est inauguré par le maire d’Amsterdam comme site mémoriel, le 4 mai 1962, vingt ans après sa mise en service comme antichambre des camps. Amsterdam (Mokum en yiddish) peut finalement honorer la mémoire de sa population juive. Et, parallèlement à la grande cérémonie du 4 mai devant le monument aux morts du Dam, au centre d’Amsterdam, où toutes les victimes de la Seconde Guerre mondiale (militaires, civils, résistants, déportés), sont commémorées, se déroule désormais sur le lieu de l’ancien théâtre une cérémonie destinée exclusivement aux victimes juives.

Cependant, à peine quatre ans après l’ouverture, en 1966, c’est le texte sur un des murs de la chapelle ardente qui donne lieu à une nouvelle controverse: « Ancien Théâtre hollandais. Mémorial pour nos compatriotes juifs tombés en 1940-1945 ». Le terme « tombé » suggérait que les Juifs n’avaient pas été assassinés mais avaient perdu la vie dans des actes de guerre. Le texte devient « Mémorial pour nos compatriotes juifs déportés et non revenus », ce qui par ailleurs n’éclaire pas non plus ce qui est arrivé aux « non-revenus ». Également en 1966, on décide de réunir en une seule cérémonie les deux journées commémoratives : Yom Hashoah, en souvenir des victimes juives des nazis, et Yom Hazikaron, en souvenir des Israéliens morts lors des différentes guerres et attentats terroristes après 1945. Yom Hashoah se célèbre le 27 Nissan[1], anniversaire de l’insurrection du ghetto de Varsovie. Mais à partir de 1980, ces deux commémorations sont célébrées à nouveau séparément.

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La cour du Hollandsche Schouwburg (Manet van Montfrans)

Ces différents développements coïncident avec un tournant crucial dans la réflexion sur le destin des Juifs néerlandais. L’historien juif Loe de Jong, directeur de L’Institut national pour la documentation sur la guerre (Rijksinstituut voor oorlogsdocumentatie, RIOD, rebaptisé plus tard Nationaal instituut voor oorlogsdocumentatie, NIOD), écrit et présente entre 1960 et 1965 une série télévisée intitulée De bezetting (L’Occupation). En 1965, l’historien juif Jacques Presser présente lors de la cérémonie commémorative dans le Hollandsche Schouwburg son étude magistrale, intitulée Ondergang. Vervolging en verdelging van de Nederlandse joden 1940-1945 (Ashes in the wind. The destruction of Dutch Jewry, 1969). De Jong et Presser condamnent le rôle joué par le Conseil juif (Judenrat) et incriminent l’attitude passive des Néerlandais non juifs qui ne s’étaient pas soulevés contre la déportation de leurs compatriotes. Inaugurées par le procès Eichmann à Jérusalem et le texte que lui a consacré Hannah Arendt, marquées par les publications de Presser et De Jong, les turbulentes années 1960 se terminent sur quelques polémiques violentes : l’affaire Weinreb et celle des prisonniers allemands surnommés « les quatre de Breda », parmi lesquels les SS Sturmbahnführer Willy Lages et Ferdinand Aus der Fünten, stationnés à Amsterdam au Zentralstelle für jüdische Auswanderung (Bureau central pour l’émigration juive) et organisateurs des déportations à partir d’Amsterdam.

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La cour du Hollandsche Schouwburg (Manet van Montfrans)

Dans les années 1980, l’accent des discours tenus pendant les cérémonies se déplace vers le retour du racisme et de la discrimination aux Pays-Bas, un thème aussi retenu par le Comité Auschwitz des Pays-Bas (fondé en 1956) et la Fondation Anne Frank. Contrairement à la maison d’Anne Frank (également menacée de démolition mais restaurée et ouverte en 1960) qui attire plus d’un million de visiteurs par an, le site mémoriel du Hollandsche Schouwburg est longtemps resté assez confidentiel. Dans les années 1990, c’est le musée de l’Histoire du judaïsme, installé en 1987 dans le complexe des synagogues ashkénazes, qui prend en charge le Hollandsche Schouwburg et réalise une rénovation. La chapelle ardente avec la flamme éternelle aménagée en 1962 est remplacée par un mur avec 6 700 noms, les noms de famille de toutes les victimes. Depuis 2005, cette liste est digitalisée (http://www.joodsmonument.nl/) et permet de retrouver toutes les personnes qui ont été déportées et assassinées. Chargé de transmettre l’histoire de la persécution des Juifs aux générations suivantes, le musée élabore un programme éducatif avec documentaires, conférences, films et expositions. Pour remédier à l’exiguïté de l’espace disponible, on a entrepris de l’élargir en y rattachant l’école désaffectée (Hervormde Kweekschool) située en face, qui avait jouxté la Crèche et servi d’échappatoire pendant la guerre aux adultes et enfants en fuite. L’ensemble, baptisé Musée National de l’Holocauste (Nationaal Holocaust Museum) a été ouvert au public le 15 mai 2016. Âgé de 105 ans, Johan van Hulst, directeur de l’école de 1942 à 1960, qui a également joué un rôle crucial dans le sauvetage des enfants juifs, était alors présent à la cérémonie d’ouverture.

Le mur des noms

Depuis 2006, le Comité Auschwitz néerlandais s’efforce de réunir des fonds pour un mémorial où tous les noms des victimes juives et des quelque 200 déportés Sinti et Roms seront inscrits. Par ailleurs, il y a également un monument pour ces derniers, inauguré en 1978, sur la grande place devant le Rijksmuseum. L’architecte du Musée juif de Berlin et du Down Town Memorial, Daniel Libeskind, a soumis en 2014 au Comité Auschwitz et au Conseil municipal d’Amsterdam une proposition pour ce « mur des noms ». Mais cette fois-ci, c’est l’emplacement qui fait l’objet d’une discussion interminable. Le Comité avait choisi le Wertheimpark, où se trouve depuis 1993 le mémorial avec l’inscription « Plus jamais Auschwitz » de l’artiste néerlandais Jan Wolkers. Les adversaires du projet de Libeskind, parmi lesquels de nombreux habitants du quartier, sont d’avis qu’un mémorial de telle proportion, avec de hauts murs, ne convient pas aux dimensions modestes et au caractère intimiste de ce petit parc à la superficie limitée. Dans une ville qui fléchit déjà sous l’afflux de touristes, ils craignent en outre la surexploitation spectaculaire d’un lieu de deuil dénaturé en lieu touristique. La municipalité a proposé au Comité plusieurs autres endroits qui ont tous suscité des débats passionnés. Le mur des 6 700 noms dans le Hollandsche Schouwburg et la liste digitalisée ne sont par ailleurs guère mentionnés dans les discussions : le Comité Auschwitz veut un monument dans l’espace public comportant tous les noms des victimes individuelles, accessible au public jour et nuit.

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La statue du docker devant la synagogue portugaise (Manet van Montfrans)

Aux Pays-Bas, le génocide des Juifs a peu à peu acquis une place centrale dans la mémoire publique et dans l’historiographie de la Seconde Guerre mondiale. L’histoire des sites mémoriels à Amsterdam témoigne de l’intérêt croissant au cours des dernières décennies du XXe siècle pour le destin tragique des compatriotes déportés pendant la période 1940-1945. L’évolution du Hollandsche Schouwburg, d’un bâtiment en ruines à une partie intégrante du patrimoine culturel, s’est accompagnée de nombreuses et vives discussions qui ont toutes finis par aboutir à des décisions généralement acceptées.

Aujourd’hui, dans un monde globalisé, la création de monuments commémoratifs se fait dans un climat plus complexe et plus difficile. La politique actuellement menée par Israël, les guerres désastreuses en Irak et en Syrie, le jihadisme islamiste et l’antisémitisme qui y est lié, le sentiment d’insécurité qu’éprouve de nouveau la communauté juive, les flux migratoires et les attentats terroristes sont autant de facteurs qui, bien que non explicités, jouent un rôle à l’arrière-plan de la décision à prendre. Les dissensions peuvent contribuer à un éclaircissement des arguments pro et contre, augmenter la prise de conscience de l’urgence de la situation et accentuer la nécessité d’un appel à la vigilance. À l’occasion de la commémoration du 4 mai dernier, le conseil municipal a pris une décision définitive sur l’emplacement du « mur des noms » .

[1] Mois de printemps du calendrier hébraïque, généralement situé en mars ou avril [ndlr].

 

Bibliographie

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  • Pim Griffioen, Ron Zeller, « A comparative analysis of the persecution of the Jews in the Netherlands and Belgium during the Second World War » , The Netherland’s Journal of Sociology, vol. 24, 1998, 126-155.
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  • http://www.geheugenvannederland.nl/oorlogsdagboeken (Journaux de guerre)
  • http://www.joodsmonument.nl